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19 décembre 2010 7 19 /12 /décembre /2010 15:45

MATRA R 100 & R 110

 

 

© Jacques Moulin

 

 

File7748_WEB.jpg

 Une vue d'artiste du Matra R-100

 

 

Lors de l'invasion de la zone sud fin 1942, le bureau d'étude CAPRA qui allait devenir MATRA à la même époque regagna l'usine de la Courneuve en banlieue parisienne.

Les CAPRA R 80 et R 90 étant abandonnés, et la conjoncture internationale ayant évolué, le bureau d'étude MATRA commença à étudier un appareil d'attaque au sol.

Cette étude tenait compte des principales leçons de la guerre alors encore en cours, du moins celles des leçons alors connues en France occupée. Ce nouveau projet est destiné, on s'en doute, à la France des jours meilleurs qui ne devaient plus tarder. En effet, à partir de 1942, même en France, il n'y a plus guère de doutes sur l'issue finale de la guerre. Des études préliminaires sont partiellement réalisées sous le couvert d'un projet CAPRA-MATRA R 75 que vous pouvez lire par ailleurs.

Puis c’est le MATRA R 100.

 

File7747-2 WEB

 File7747-3 WEB

 Plan sommaire du R-100

 

 

Ce R 100 est un biplace en tandem, pilote devant, tireur derrière, sur un siège surélevé. Pour obtenir une bonne visibilité vers l'avant, et afin de concentrer l'armement le plus près possible de l'axe de l'appareil le R 100 a été dessiné sous la forme d'un avion bipoutre avec hélices contrarotatives propulsives.

L'empennage spécial est identique au R 75 réalisé sur un brevet de M. Robert.

Les ailes sont munies de volets à fente agissant comme ailerons aux basses vitesses, conforme aux études précédentes.

La partie inférieure de l'habitacle pivotait vers le bas et est largable afin de permettre l'évacuation de l'équipage en parachute.

Le poste de tir est muni d'un télémètre de tir en supplément des viseurs classiques. Le système de tir et de pilotage a été automatisé.

Ses appareils sont très lourdement armés. En plus des six mitrailleuses lourdes et de deux cannons de 40 m/m Bofors. Le R 100 est prévu pour être équipé d'un lance-roquettes en magasin rétractable à l'intérieur du fuselage amenant automatiquement une salve de 20 roquettes Tercé type T.10. Ce type de lance-roquettes, sera plus tard adapté et amélioré. Ils devaient être utilisés, entre autres, sur l'Ouragan, le Vautour et le Grognard. L'étude est due à MM. MATGE et ROBERT.

Dès la Libération, la société MATRA proposa au Gouvernement Provisoire la réalisation de ces appareils, à une différence près : de nouveaux moteurs. Une commande de quatre prototypes est passée dans l'euphorie qui succédait à la Victoire : deux R 100 et deux R 110 sont prévus. Mais, avant même le début de la construction du premier prototype, les experts avaient tranché en faveur de l'annulation du marché, le système de propulsion étant considéré comme périmé. En effet, la France occupée est restée à l'écart des techniques nouvelles, et dans le domaine aéronautique, de la révolution incontestable provoquée par l'avènement du turboréacteur. Le R-100 d'attaque au sol et à propulsion par moteur à pistons est à l'évidence arrivé trop tard.

Il semble que le premier projet est avec deux moteurs HS 12Z en tandem, mais l'apparition des études de moteur de grande puissance modifia la donne.

Il est à noter que ces projets R 100 et R 110 ressemblaient beaucoup au SO-8000 "Narval" qui devait apparaître plus tard, et sans plus de succès,

Le R-100 a été prévu avec trois variantes de plan fixe arrière :

- Variante A1 : Avec volets de queue compensés par déport de la charnière.

- Variante A2 : Avec volets de queue compensés par oreilles.

- Variante B : Avec contrôle latéral par des ailerons.

Les deux appareils sont semble-t-il prévu pour être équipes d'hélices contrarotatives qu'il soit avec un ou deux moteurs.

Les vitesses indiquées semblent vraiment optimiste, et bien inutile pour un avion d'attaque au sol… 

  

File8003_WEB.jpg

Plan réalisé en 1973 par l'auteur...

 

Pour le R-110, Roger ROBERT a également conçu un système de refroidissement Les radiateurs sont circulaires et montés autour du fuselage, a l'intérieur avec deux entrées d'air sur les coté du fuselage derrière le poste d'équipage.

Ces appareils sont abandonnés, avant 1948, et le marché est résilié peu après.

Si ces appareils ne sont pas développés, cela amena toutefois le STAé à reconnaître que le système d'armement envisagé est très prometteur. Et le Service technique de l'Aéronautique se décida à demander à MATRA d'étudier ces lance-roquettes pour équiper d'autres avions, cela est le début de la vocation armement de MATRA.

Suite à cela MATRA développa divers lance-roquettes de soute :

Le type 101 pour 55 roquettes de 68 m/m SNEB pour le Mystère IV A.

Le type 104 a double magasin pour 112 roquettes de 68 m/m SNEB pour les S O 4050 "Vautour".

Le Type 105 pour 35 roquettes 68 m/m SNEB pour le Mystère IV et B2.

 

 

File7749 WEB

 

Un plan d'usine de mauvaises qualité du Matra R-110

 

Caractéristiques.

 

                                                                                              R-100             R-110

Longueur :                                                                                                  12,30 m

Envergure :                                                                                                  15 m

Hauteur :                                                                                                        4,10 m

Envergure du plan de profondeur :                                                             9,70m

 

Train tricycle.

 

File7750 WEB

 Plan d'usine du R 110 mais l'original est de mauvaise qualité.

 

 

Moteurs.

 

Type R 100 Deux Rolls-Royce "Merlin" puis "Griffon" de 2000 ch avec deux hélices contrarotatives.

Type R 110 Un Hispano-Suiza 24Z puis 24 H de 2400 à 3600 ch.

 

Armement.

 6 mitrailleuses lourdes de 13,2 ou de 12,7 (4 dans le nez, 1 dans chaque poutre), 2 canons de 37 modèle long ( ?) ou 2 canons Bofors de 40 m/m à l’avant.

1 lance-roquettes de soute.

 

Performances :

 Vitesse estimées :                            700 à 750 km/h. (probablement difficile à obtenir avec un moteur à explosions.)

 

Poids

Poids total :                                        environ 10 tonnes

 

Construction

 Tout-métal

 

 

 

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  • Je suis un historien aéronautique bien connu et j'ai publié de très nombreux articles, et j'ai visité de nombreuse base aérienne, en France et en Europe; ainsi que trois ouvrage sur: Les Autogires, les Loire 46, et les Bloch 174.
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